Ensoleillés et chauds, les rivages de la méditerranée cachent pudiquement leur grande faiblesse, celle de se transformer en enfer à la moindre étincelle. Habituellement cléments et protecteurs les dieux font, alors, place aux pires démons, ceux qui annihilent toutes vies pour ne laisser que roches brûlantes et carcasses calcinées.
A travers les forêts peu hospitalières les pompiers progressent lentement, trop lentement, avec des camions mal à l'aise apportant un peu de potion magique, quelque litres de cette eau qui seule sait se faire craindre des flammes en furie. Cette eau qui reste depuis des milénaires la meilleure arme contre les incendies, il faudrait l'amener beaucoup plus vite et en plus grande quantité. Cette eau, il ne faudrait pas la lancer à seaux mais la diriger vers le coeur de l'ennemi avec des lances dignes de se mesurer à Vulcain; les lances, cette belle et subtile invention si évidente qui seule fait toute la force des soldats de feu en aglomération. Des lances puissantes intervenant rapidement en montagne, en forêt, en tous lieux qualifiés d'impénétrables, mais comment ?
Pour oser un grand pas, il faut une nouvelle arme. Imaginez un engin carré représentant un gros hélicoptère constitué de quatre réservoirs cylindriques d'une dizaine de mètres de long placés aux quatre côtés de ce carré. Et aux 4 coins de ce grand carré sont disposés 4 grands rotors verticaux actionnés par 4 turbines à gaz puissantes soit la motorisation de deux Canadairs. Les 2 réservoirs latéraux de 2 à 3 mètres de diamètre, peuvent contenir une quinzaine de métres cubes d'eau chacun dans leur partie basse et offrent un local en partie haute. Ce dernier, étanche, assure une réserve de flottabilité ou l'accueil d'éventuelles victimes venant d'être secourues. La traverse avant comporte les postes de pilotage, les canons à eau puissants, les postes des servant de ces canons et des dispositifs d'hélitreuillage. La traverse arrière reçoit le réservoir à combustible. La forme de l'ensemble doit faciliter l'écoulement descendant de l'air des voilures tournantes. Ne reste à mentionner que les systèmes d'écopage et de largage, tout dispositif inutile est banni dès la conception pour une masse totale d'environ 45 tonnes. Par souci de sécurité, la configuration de deux soutes indépendentes impose de doubler le nombre de dispositifs de largage rapide. Le dysfonctionnement d'une turbine doit entraîner un largage préventif du chargement d'eau en maintenant une petite réserve d'eau pour la turbine diagonalement opposée à celle éteinte car cette dernière assure alors l'équilibre de l'aéronef.
